Découvrez le parcours de Noémie Meyer-Ferré, la force tranquille du développement et co-dirigeante du Domaine Sainte Joie en Alsace.
Lorsqu’on croise Noémie Meyer Ferré dans les allées d’un salon ou sur une parcelle sous le soleil alsacien, une chose frappe : son énergie calme et déterminée. Cette femme à l’élocution précise, au regard affûté et à la bienveillance naturelle n’est pas issue du monde viticole. Et pourtant, aujourd’hui, elle est l’un des piliers stratégiques du domaine Sainte Joie, qu’elle co-dirige avec son mari ジル・メイヤー.
Avant de rejoindre l’aventure familiale, Noémie dirigeait un service juridique dans une entreprise de la région. Passionnée de vin dans sa vie personnelle – « c’était à moi qu’on tendait la carte des vins au restaurant » – , elle s’est naturellement rapprochée de l’univers de Gilles, vigneron engagé. Très vite, une évidence s’impose : ils travailleront ensemble.
Ce passage ne se fait pas à la légère. Pendant cinq ans, Noémie se forme intensément : diplômes de dégustation de l’interprofession des vins d’Alsace, Wine & Spirit Education Trust niveau 3 (avec mention), bachelor en communication digitale. À travers ce parcours exigeant, elle construit une double légitimité : œnologique et entrepreneuriale. Une trajectoire construite avec exigence, humilité et une vision claire.
Noémie ne cherche pas à reproduire un héritage : elle inscrit Sainte Joie dans une écriture contemporaine. Ce regard extérieur au monde viticole est devenu une force : « Je n’ai pas d’interdits inconscients, je suis partie d’une page blanche avec la liberté d’inventer » Avec Sainte Joie, elle développe une marque forte, alignée sur des valeurs familiales : le travail, la transmission, le partage. Son rôle est crucial : elle pilote des collaborations avec des chefs, bâtit l’image d’un Domaine Haut de gamme, engagé et audacieux, orchestre des accords mets-vins de haute volée. Sa rigueur d’analyse, alliée à une sensibilité esthétique rare, lui permet d’incarner ce lien entre le produit et sa mise en lumière.
Noémie parle des vins de Sainte Joie comme d’une matière vivante, sensible, à faire dialoguer avec les assiettes.
Elle veut des vins « vibrants », qui traversent le palais, qui laissent une empreinte : « Je ne veux pas juste un vin bien fait. Je veux plus que ça. »
À ses yeux, chaque cuvée Sainte Joie est pensée pour sublimer la cuisine des chefs.
Elle cite avec précision les accords réussis : Riesling Grand Cru Brand 2023 sur une Saint-Jacques nacrée, servie avec une émulsion iodée au caviar d’Aquitaine et perle de citron caviar ou le Gewurztraminer Vendange Tardive 2018 sur un foie gras poêlé de canard, déclinaison de betterave et condiment verjus-passion.
Noémie l’affirme avec calme : « Le vin est une vibration, pas une finalité. Il prend tout son sens dans la rencontre. »
Et cette rencontre, elle la situe dans l’éclat d’un plat, dans le regard du chef, dans le silence suspendu d’un convive surpris.
Grâce à elle, Sainte Joie ne se contente pas d’être un domaine. C’est une voix. Une signature sensible, une maison où la rigueur épouse l’intuition, et où chaque bouteille cherche à faire naître l’émotion juste, au bon moment.